Postulation

EDIT

Lieux où a eu lieu la cérémonie d’ouverture de la cause de béatification de Germana Sommaruga le 5 novembre 2010.

Images de la cérémonie de clôture de la phase diocésaine de la cause qui a eu lieu le 27 décembre 2016 en présence de l’évêque de Vérone, Mgr Zenti, de la présidente générale de l’Institut des Missionnaires Cristo Speranza de l’Institut des Malades, Patrizia Buracchio, de postulateur de la cause Don Francesco Massagrande, des membres de l’Association « Amici Insieme per Germana ».

Le chemin de l’espérance à Germana Sommaruga sur les traces de San Camillo

Nous publions un résumé (non révisé par l’auteur) du discours prononcé par le Dr Cristina Simonelli, appartenant à la commission théologique, le 27 décembre 2016, à l’issue du procès diocésain de la cause de béatification de Germana Sommaruga.

« Je vous donne
le calice
de ma vie […]
Rempli de Toi,
tu deviens une offrande.« 

Germana Sommaruga envoie cette prière à Sebastiano Genco, des Communautés familiales Cristo Speranza, dans la dernière phase de sa vie. Cette prière résume bien l’inspiration, le chemin et la dynamique intérieure de Germana.

Les dates qui englobent la vie de Germana, du 25 mai 1914 au 4 octobre 1995, ne constituent pas seulement une clarification nécessaire des détails personnels ; ils embrassent en effet tout le XXe siècle, un siècle plein de transformations civiles et ecclésiales dont Germana participe et est témoin, avec un haut degré de sainteté, d’autant plus authentique qu’il est vécu dans la réserve et dans le quotidien. intrigue de vie de « chaque femme », comme elle dira d’elle-même lorsque, désormais âgée, elle choisira de vivre dans une maison de retraite.

Par une heureuse coïncidence, l’enquête diocésaine concernant Germana Sommaruga se termine juste après la béatification du Pape Paul VI qui voulait Germana comme consultante à la section des Instituts Séculiers de la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique ; Germana a occupé ce poste de mai 1978 à 1991. Alors qui est cette femme qui correspond et collabore avec des évêques, des cardinaux et des pontifes et qui en même temps vit une laïcité exigeante jusqu’à se cacher ? Ici, je passe brièvement en revue certains aspects de sa personnalité.

L’enfance et l’adolescence de Germana ont été profondément marquées par la douleur et la maladie. En effet, Germana a perdu sa mère, atteinte de tuberculose, quelques mois après sa naissance et immédiatement après, un de ses frères est également décédé de la même maladie. L’enfance et l’adolescence de Germana furent les années au cours desquelles se développèrent en Europe les tensions politiques et sociales qui allaient conduire à la grande guerre et au drame de l’Holocauste. Compte tenu des origines juives de sa famille, on peut facilement comprendre à quel point Germana a souffert des événements de ces années-là. La profonde expérience personnelle, familiale et sociale de la douleur et de la souffrance devient pour Germana un élément de compassion et de dévouement envers la vie fragile et souffrante.

En 1936, en collaboration avec des pères camilliens, Germana commence à donner vie à une réalité, la « petite famille », qui réunit des jeunes femmes dédiées au soin des malades. La « Famiglietta » constituera le noyau fondateur de l’Institut Séculier que Germana créera prochainement.

En 1947, Pie XII publia la constitution apostolique Provvida Mater Ecclesia qui reconnaissait les Instituts séculiers comme une nouvelle forme de vie consacrée. Le contenu et l’esprit de la Provida Mater sont en quelque sorte anticipés par les intuitions et l’expérience que Germana développait depuis 1936 sur le thème de la laïcité consacrée. Outre les thèmes de la laïcité et de la laïcité que Germana élabore et expérimente inlassablement dans la vie concrète, également stimulés par les innovations du Concile Vatican II, le passage d’une spiritualité liée aux thèmes de l’expiation et de la pénitence à une spiritualité de l’abandon de l’être et l’existence entre les mains du Père, de profonde solidarité et de kénose, exprimés également en termes profondément théologiques et christologiques.
Nous trouvons des traces du travail spirituel de Germana dans certains de ses écrits de maturité et dans le choix de faire de la Famiglietta un Institut séculier inspiré par la figure et l’œuvre de Saint Camille.
Ainsi écrivait-elle elle-même, dans sa maturité tardive, commentant la Constitution de l’Institut qu’elle avait fondé :

«[…] la charité de nos sœurs nous aidera à vivre dans l’espérance, à accepter humblement notre fragilité, à saisir toutes les valeurs en nous et autour de nous».
Et sous l’entrée « abandon » dans le dictionnaire de la Constitution de l’Institut Séculier des Missionnaires des Malades, il est dit : « Nous sommes convaincus que nous ne pouvons pas nous consacrer si l’Esprit ne nous consacre pas, c’est pourquoi nous voulons nous abandonner à l’Esprit de manière active en lui accordant la collaboration de notre bonne volonté : l’Esprit développera en nous les dons du baptême et de la confirmation, il nous formera à l’esprit des béatitudes, il nous aidera à vivre l’évangile [. ..] Nous lui demandons de nous rendre humbles, simples, dociles à ses besoins entre les mains du Père pour la vie et pour la mort. Et c’est cet amour qui nous pousse à dire comme un geste de confiance suprême : « Me voici ! ».

Inspirée par un sens profond de laïcité, fondé sur la certitude que l’Esprit opère dans les intrigues de l’histoire, Germana écrit ainsi :
« Situés dans les réalités humaines les plus concrètes, au coude à coude avec les hommes de notre temps, nous savons – aussi – ce qu’est l’arrogance du péché dans le monde […] C’est pourquoi, faits avec le Christ la voix de toute créature, nous présenter à l’amour miséricordieux de Dieu toute réalité humaine, y compris le péché ; nous nous associons à la rédemption du Christ dans un effort d’espérance […] »
Très intenses sont les pages que, avec un sens de profonde laïcité, Germana consacre à un travail qui, dit-elle, n’est pas seulement un moyen de subsistance mais «[…] fait de nous la présence du Christ, l’espérance des hommes, qui, dédaignant rien ou en niant nos problèmes, il leur donne des solutions. »

Germana a entretenu, jusqu’à sa mort, des dialogues et des collaborations avec toutes sortes de personnes, depuis de hautes personnalités ecclésiastiques, nous rappelons ici son amitié avec les cardinaux Pironio et Larraona, jusqu’à ses compagnes de maison de retraite et ses sœurs d’institut. Germana cultive les relations et les contacts sur un chemin qui prend progressivement une dimension de plus en plus universelle, jusqu’à atteindre les frontières du monde et les formes les plus larges de participation laïque.

La foi de Germana est une foi exigeante, une foi qui dans les dialogues les plus personnels connaît et manifeste la preuve de la question radicale, de l’abandon et de la nuit noire qui devient dans sa vie une radicalité très exigeante mais aussi douceur et compréhension envers ceux qui s’en soucient. c’est à elle qu’ils s’adressent.

Cela ne ressort pas immédiatement de la biographie, mais Germana et ses missionnaires des malades « Christ Hope » sont profondément liés à Vérone. Profondément mais discrètement, comme c’est leur habitude et aussi leur but. Beaucoup l’ont connue et ont apprécié sa rigueur, son profond empressement et celui d’elle – j’utilise encore ce premier nom – Famiglietta. Je ne la connaissais pas personnellement, mais son expérience m’a été présentée par l’intermédiaire de Don Serio De Guidi dont je me souviens ici avec gratitude et affection.

La présence de Germana, de ses Missionnaires, de l’Association « Amis de Germana » est encore un signe de la vitalité de cette Église de Vérone et du potentiel qu’elle exprime.

Et comme tout signe, il a aussi une dimension prophétique ; tout en étant réconfortante et confirmante, cette expérience ecclésiale nous exhorte à poursuivre avec détermination le chemin de la charité sous toutes ses formes, sans perdre le sourire et la confiance dans l’avenir, qui est une habitude séculière autant qu’une vertu théologale.

“…chacun demande au Seigneur la grâce de l’affection maternelle envers les autres, pour les servir en toute charité… avec la grâce de Dieu nous souhaitons servir tous les malades avec l’affection d’une mère aimante envers son fils unique malade”

San Camillo de Lellis

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